Bienvenu(e) dans cette première lettre !
Nous vous proposons quatre étapes :
1. Nous sommes appelés (les paroles du Pape François)
2. Les 3 piliers du développement durable (article de Jeremy Warren)
3. Intuitions du père Cestac
4. Réflexions et réactions : connaître, se laisser toucher, agir.
Le défi urgent de protéger notre maison commune inclut le souci d'unir toute la famille humaine dans la recherche d'un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer. Le Créateur ne nous abandonne pas, il ne fait jamais marche arrière dans son projet d'amour, il ne regrette pas de nous avoir créés. L'humanité a toujours la capacité de collaborer pour construire notre maison commune. Je tiens à saluer, encourager et remercier tous ceux qui, dans les secteurs les plus variés de l'activité humaine, œuvrent pour assurer la protection du foyer que nous partageons. Une reconnaissance particulière mérite ceux qui luttent vigoureusement pour résoudre les conséquences dramatiques de la dégradation de l'environnement sur la vie des plus pauvres du monde. Les jeunes exigent de nous un changement. Ils se demandent comment il est possible d'essayer de construire un avenir meilleur sans penser à la crise environnementale et à la souffrance des exclus.
Je lance une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la manière dont nous construisons l'avenir de la planète. Nous avons besoin d'une conversation qui nous unit tous, car le défi environnemental que nous vivons et ses racines humaines nous intéressent et nous impactent tous.
Le rapport Brundtland définit le développement durable comme "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs". Contrairement aux idées reçues, le développement durable ne se réduit pas à la protection de l’environnement, il est fondé sur 3 piliers, 3 composantes interdépendants :
Il doit être économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable. Le social doit être un objectif, l’économie un moyen et l’environnement une condition.
Le développement est "durable", s’il est conçu de manière à assurer la pérennité du bénéfice pour les générations futures.
Le pilier économique : l’économie est un pilier qui occupe une place prééminente dans notre société de consommation. Le développement durable implique la modification des modes de production et de consommation en introduisant des actions pour que la croissance économique ne se fasse pas au détriment du social et de l’environnement.
Le pilier social ou humain : satisfaire les besoins humains et répondre à un objectif d’équité sociale en favorisant la participation de tous les groupes sociaux sur les questions de santé, logement, consommation, emploi, éducation. Le développement durable englobe la lutte contre l’exclusion sociale, l’accès généralisé aux biens et aux services, les conditions de travail, l’amélioration de la formation des salariés et leur diversité, le développement du commerce équitable et social.
Le pilier environnemental : c’est le plus connu. Préserver, améliorer, valoriser l’environnement et les ressources naturelles sur le long terme en maintenant les grands équilibres écologiques, en réduisant les risques et en prévenant les impacts environnementaux. Nous consommons trop et nous produisons trop de déchets. Il s’agit de rejeter les actes nuisibles à notre planète pour que notre écosystème, la biodiversité, la faune et la flore puissent être préservés.
Le développement durable est une nouvelle approche de l’intérêt général visant à assurer la pérennité de nos sociétés, de notre écosystème. C’est une opportunité unique de repenser nos modèles, c’est un levier d’innovation. Chacun peut tirer profit d’une politique de développement durable, et chacun peut facilement y contribuer. Certains ajoutent un quatrième pilier : la dimension culturelle.
Sources : Ministère de la transition écologique et solidaire
Louis-Edouard Cestac achète, en 1839, une propriété agricole dont une grande partie est un désert de sable brassé par le vent de la mer ; donc une "terre impropre à toute culture". On disait de lui : "Il achète du sable pour amuser les vents". Il cherche l’eau qu’il trouve à 3 mètres de profondeur, il défriche, mais il faut enrichir la terre pour qu’elle produise. Par économie et conviction, il travaille sur des engrais que nous qualifions aujourd’hui de "biologiques et de compost".
Jubée de la Perelle écrit : "Ce travail incessant, cette sage économie du temps et de toutes choses, les habiles pratiques agricoles introduites dans la colonie, ont totalement changé l’aspect de la colonie. Douze ans se sont écoulés depuis la fondation et la terre appauvrie et sans force est devenue un sol fécond et plantureux : les pins, les peupliers, les platanes, les acacias, offrent de magnifiques ombrages qu’entourent des sables arides, comme pour témoigner de cette conquête de l’intelligence et de la charité…"
Défricher, trouver de l’eau, enrichir la terre pour la fertiliser à moindre coût et naturellement, dans le respect total de la nature, dans le respect de la maison commune pour le salut des âmes. Quelle actualité !!!
Il sait aussi que les déjections, "engrais humain", sont très efficaces et produites abondamment et gratuitement. Bayonne est un égout à ciel ouvert à cette époque, une puanteur incroyable y règne. Jules Labat, le maire, s’intéresse à l’assainissement de sa ville. Le Père Cestac lui propose un procédé de recueil des déchets qui flottent surtout dans l’Adour et la Nive, avec revente de cet engrais humain aux agriculteurs pour rentabiliser le procédé : ville nettoyée et agriculteurs trouvant un engrais efficace à moindre coût.
Extraits de la lettre au Maire de Bayonne vers 1855 Jules Labat
"Monsieur le Maire,
La question des engrais est devenue pour moi une question de conscience. Les labours, les façons diverses, le drainage, préparent, disposent, assainissent le logement des plantes, mais ce sont les engrais qui les nourrissent et qui par là-même sont la base et le point de départ de toute alimentation.
Et cependant, qui le dirait, dans un pays où l’insuffisance des substances alimentaires produit une douloureuse gêne inquiétante, le plus fertilisant, le plus abondant, le plus facile à recueillir de tous les engrais est presque partout, abandonné et repoussé. La terre le réclame, elle crie bien haut que, faute d’aliments, elle ne peut ni produire ni développer les plantes qu’on lui confie , mais sa voix est méconnue et l’on dédaigne ses plaintes si légitimes."
Avec chaque lettre, nous vous invitons à partager vos pensées, impressions, questions ou objectifs en suivant l'un des trois vecteurs : "connaître", "se laisser toucher", "agir". Vos contributions sont essentielles pour construire et contribuer à cette réflexion fraternelle.
1. Qu'est-ce que je connais/découvre ? Ce que je lis ou médite dans cet épisode me permet de connaître et/ou d'approfondir quelque chose que je voudrais souligner.
2. Qu'est-ce qui m'émeut ? Je reconnais que quelque chose en moi se mobilise face à un certain aspect de ma réflexion.
3. À quoi cela m'amène-t-il ? Partager des idées d'actions concrètes dans nos communautés d'appartenance.
Nous vous invitons à nous envoyer votre contribution/réaction par mail en cliquant sur : ensemblelsm@gmail.com
Pour terminer cette lettre nous vous proposons cette prière :
Notre Père écologique
Notre Père qui est dans les bois, dans la mer, dans le désert et dans la ville,
Que ta Création soit sanctifiée, pléthorique (abondante, riche), en développement, force et vie ;
Que vienne sur nous ta sagesse, pour protéger et développer la beauté que tu nous a donnée, celle qui est dans la fleur et l’arc-en-ciel dans l’eau et dans la fertile mère terre, dans le souffle chaud du soleil, et dans la fraîche obscurité du repos ;
Que ta volonté soit faite Seigneur, pour que nous soyons des personnes humaines à ton image, te ressemblant, ceux qui relevons le défi, de conserver (protéger) le processus vital de la Création.
Donne-nous aujourd’hui la verdeur (fraîcheur, luxuriance) de chaque jour, dans les prés et dans la montagne, dans le jardin et dans la terre qui agonise.
Pardonne-nous notre irresponsabilité, en ne respectant pas ce que tu nous a donné, comme nous-mêmes, par l’amour, nous pardonnons aux pollueurs que nous prions instamment avec véhémence d’abandonner leur travail de destruction ;
Et ne nous laisse pas tomber dans la désertisation, qui conduit à la mort, qui nie ton œuvre et annihile (anéantit, détruit) la vie ;
Et libère-nous du conformisme, pour que nos vies se transforment en force dynamique qui engendre la vie.
Amen